“Je m’offre totalement à Toi Seigneur”, un témoignage vocationnel (Thierry Bashemezimana).
Plein de reconnaissance envers Dieu qui appelle chacun de nous à participer à l’édification de son Règne, j’aimerais partager avec vous ma belle expérience de jeune salésien qui, récemment, a dit son “oui définitif” au Seigneur, répondant ainsi à l’amour que Dieu n’a jamais cessé de me manifester et qui m’accompagne chaque jour.
En date du 17 octobre 2020 à Messina/Italie, après une période de préparation, de méditation et de discernement, onze jeunes salésiens de Don Bosco, provenant de huit pays, à savoir l’Angola, le Burundi, l’Équateur, l’Italie, le Kenya, la République Démocratique du Congo, le Rwanda e la Tanzanie, ont prononcé leur “oui pour toujours” au Seigneur . Parmi ces onze, il y en avait deux de l’Afrique des Grands Lacs: Thierry BASHEMEZIMANA, burundais et Samuel HABUMUGISHA, rwandais. La profession a été émise dans les mains du Recteur Majeur, le P. Angel FERNADEZ ARTIME.
Le moment de la profession perpétuelle m’invite à rendre grâce à Dieu pour son immense amour: notre Dieu est un Dieu fidèle qui ne laisse jamais inachevé ce qu’il a commencé.
Quelquefois, des jeunes qui sentent le désir d’embrasser la vie religieuse ont peur du parcours prévu, se disant que le chemin est très long et exigeant et ainsi tentent de faire taire cette voix. Étant appelé par Dieu à une mission qui va au-delà de la fragilité humaine, il est inévitable d’avoir peur, de douter, de se considérer indigne et incompétent pour la mission à laquelle on est appelé. C’est justement cela que moi également, ai en quelque sorte expérimenté, que ce soit au début du processus mais aussi durant les premières étapes de la formation.
Parlant de l’origine de ma vocation, il m’est difficile de préciser le moment exact de l’appel de Dieu. Je crois avoir découvert les signes de la vocation sacerdotale avant de découvrir la forme dans laquelle je suis appelé à la vivre concrètement : suivre le Christ pauvre, chaste et obéissant sur les traces de don Bosco.
Tout a commencé dans ma succursale quand j’ai vu le catéchiste faire seul toutes les lectures, y compris la lecture de l’Évangile durant la célébration de la Parole mais aussi par le fait de voir chaque dimanche une église pleine de fidèles désireux de rencontrer le Seigneur. A cette époque, la paroisse de Kibumbu d’où je viens, était encore très grande avec beaucoup de succursales/centrales et le prêtre venait seulement deux ou trois fois par an pour préparer les grandes fêtes liturgiques comme Noël et Pâques. Le reste de l’année, c’était toujours le catéchiste qui présidait la liturgie de la Parole chaque dimanche. C’est dans ce contexte que je me suis senti appelé, comme pour répondre aux besoins spirituels de cette communauté. A ce moment, j’étais encore à la fin de l’école primaire.
Pendant l’adolescence, je suis resté attaché à l’Eucharistie, sentant encore en moi un vif désir de suivre le Seigneur mais c’était comme si ce désir disparaissait en dehors des moments liturgiques. Ce désir s’est de nouveau fortement manifesté durant les trois dernières années de l’école secondaire en m’orientant vers les jeunes au moment où je fréquentais différents groupes d’animation liturgique: chorales, prières de louanges, acolytes, groupe vocationnel et mouvement marial. Je sentais qu’il n’y avait pas d’autres choses dans ce monde qui pourraient combler mon désir que d’être avec les jeunes. C’est ainsi que la connaissance de don Bosco et du charisme salésien a été une réponse adéquate à mes aspirations.
Dans la première année de mon cheminement vocationnel, l’apostolat au milieu des jeunes, la catéchèse, l’oratoire, … je me sentais enfin arrivé au comble de toutes mes aspirations. Plus question de préoccupation sur la durée de la formation, cette année-là est passée sans m’en rendre compte. Depuis le commencement de ce parcours jusqu’à présent, je remarque que ce que le Seigneur a dit à Moïse est ce qu’il continue à dire et à réaliser en moi: “Je serais avec toi” (Ex 2,12). C’est avec cette conscience de la présence du Seigneur avec moi dans mon cheminement, une présence qui me fortifie et qui m’illumine, que je suis arrivé à dire « oui » pour toujours.
Je voudrais aussi souligner l’importance de la vie communautaire, élément fondamental de la vie religieuse en générale et de la vie salésienne en particulier. Depuis que j’ai commencé l’aspirantat (la première étape de la formation), j’ai toujours expérimenté la beauté de vivre avec les confrères de différentes cultures et caractères divers. Tout cela, loin de constituer un obstacle à la vie communautaire, au contraire, l’enrichit et favorise la réussite de la mission. Qu’il est beau de trouver dans la congrégation d’autres confrères dont l’unique préoccupation est de servir le Seigneur à travers le service des jeunes !
Je saisis cette occasion pour remercier la province d’A.G.L qui m’a accueilli, qui m’accompagne et qui m’aide à découvrir ce à quoi le Seigneur m’appelle et qui me fait aimer davantage la vie religieuse salésienne.
Thierry BASHEMEZIMANA, sdb.