Ce mardi 2 février 2023 les membres des différentes congrégations religieuses et quelques prêtres diocésains du Rwanda se sont rassemblés à Kibeho pour célébrer la journée mondiale de la vie consacrée. Comme le prévoit le calendrier liturgique de l’Église universelle, cette fête a lieu le jour où l’Église célèbre la fête de la Présentation du Seigneur au temple. Comme il y avait une multitude de consacrés, il était difficile de distinguer les voiles et les couleurs de robe des congrégations féminines.
Le thème du jour était ainsi libellé : « Malheur à moi si je n’annonce pas l’évangile » (1 Co 9,16).
En arrivant sur le lieu, les consacrés se dirigeaient spontanément vers le sanctuaire des apparitions de la Vierge Marie pour une courte prière. C’était aussi un moment pour demander l’intercession de la Vierge Marie afin de demeurer fidèle à ses engagements.
Le programme du jour était bien élaboré. Cette journée a été préparée par la collaboration entre la Conférence des Supérieurs Majeurs au Rwanda (COSUMAR), et la Commission Épiscopale pour les Instituts de vie consacrée et des Sociétés de Vie Apostoliques au Rwanda.
Tout a commencé par la récitation du chapelet dans le sanctuaire marial et en même temps, les prêtres donnaient le sacrement de pénitence en différents endroits.
La liturgie du jour a commencé par une monition de Monseigneur Célestin Hakizimana, évêque du lieu (diocèse de Gikongoro) et président de la Commission Épiscopale pour les Instituts de vie consacrée et des Sociétés de Vie Apostoliques au Rwanda. Tout le monde était rassemblé à l’extérieur en face de la porte principale du sanctuaire. Ensuite il a béni les bougies. Après cette bénédiction, l’assemblée a commencé la procession pour entrer dans le sanctuaire, en tenant les bougies allumées en main. C’est la chorale des novices de Butare qui a animé la messe. La concélébration eucharistique fut présidée par l’évêque du lieu, Monseigneur Célestin Hakizimana.
Au moment de l’homélie, il a lu la lettre de la Conférence épiscopale du Rwanda pour cette journée. Cette lettre contenait beaucoup de conseils et de paroles d’encouragement pour les consacrés.
Vers la fin de la messe quelques personnes ont pris la parole.
Le Père François Harerimana, Recteur du sanctuaire a vivement remercié tous les consacrés qui étaient venus en pèlerinage afin de célébrer leur journée à Kibeho. Ensuite, il les a encouragés dans leur vocation reçue de Dieu.
Après lui, le Père Eugène Niyonzima, Supérieur provincial des Pallottins et Président de la COSUMAR s’est adressé à l’assemblée. Son discours était le fruit de son apostolat comme directeur spirituel. Sa manière d’agencer les mots témoignait de son charisme d’éloquence, charisme qu’il a reçu comme un don de Dieu. En énumérant les différentes sortes d’ouragans et de vagues dans lesquels travaillent actuellement les consacrés, il a fortement touché nos cœurs. L’alternance des strophes de son exhortation était entrecoupée par le souffle émotionnel venant de l’assemblée et exprimant les différents états d’âme. Vu qu’il a touché le for interne de certains consacrés, en se rappelant certaines blessures intérieures, ceux-ci ont discrètement essuyé les larmes qui coulaient sur leurs joues. « Nous sommes tous ballotés et la fidélité aux engagements court un danger », a-t-il insisté. Les phrases de son discours étaient constituées par des mots imprégnés de culture rwandaise. C’était en même temps émouvant et interpellant.
Pour clôturer la série des discours, l’Evêque est revenu sur le comportement de certains consacrés : l’activisme. Il a invité les consacrés à respecter le temps de la prière et à éviter l’activisme qui risque de ruiner beaucoup d’entre nous. Il a clôturé son discours en exhortant les consacrés et leurs pasteurs à une véritable conversion en profondeur, qui dure et dont les fruits seront visibles.
A la fin de la messe, les consacrés ont eu l’occasion de se féliciter ; ils se sont souhaité longue vie, fidélité et prospérité. Ce fut un jour de fête et de joie.
Que la Vierge Marie, Notre Dame de Kibeho, aide ses enfants à demeurer fidèles à leurs engagements.
Père Raphaël Katanga